La réforme de juillet 2024 corrige le biais des petites surfaces dans le calcul du DPE
Depuis juillet 2024, le calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) intègre un coefficient de pondération ajustant les seuils énergétiques pour les studios entre 9 et 40 m². Ce mécanisme réduit le biais lié à la surconsommation d’eau chaude sanitaire rapportée au mètre carré et à un indice de compacité thermique désavantageant les petites surfaces.
Par exemple, un studio de 10 m² peut désormais obtenir une étiquette A avec une consommation allant jusqu’à 124 kWh/m²/an, alors qu’auparavant ce seuil était fixé beaucoup plus bas. De même, un studio de 30 m² consommant 330 kWh/m²/an peut sortir du classement F pour passer en E, et ce sans travaux.
Cette réforme neutralise partiellement l’impact des charges énergétiques fixes et des déperditions thermiques spécifiques aux petites surfaces, évitant ainsi un classement injuste qui pénalisait les primo-accédants en studio.
Cependant, malgré ce progrès méthodologique, un audit énergétique approfondi demeure indispensable pour cibler efficacement les travaux nécessaires sur les studios très énergivores. Cela garantit que les solutions soient adaptées sans nuire à la surface habitable ni au confort.
Isoler par l’extérieur permet d’améliorer le DPE sans toucher à la surface habitable
Les avantages de l’isolation thermique par l’extérieur
L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) séduit particulièrement les propriétaires de studios classés F puisqu’elle améliore significativement le DPE, souvent de 2 à 3 classes énergétiques, tout en préservant intégralement la surface habitable. Cette technique agit efficacement sur les murs, responsables d’environ 20 à 25 % des pertes énergétiques dans un logement.
L’ITE est donc idéale pour les petites surfaces où chaque centimètre compte, évitant le sacrifice de précieux mètres carrés.
Limites et alternatives en isolation intérieure
Son coût élevé, généralement compris entre 110 et 220 €/m², ainsi que les contraintes réglementaires en copropriété ou sur bâtiments protégés, peuvent freiner son adoption. En l’absence de possibilités d’ITE, l’isolation thermique par l’intérieur (ITI) reste envisageable, mais il faut alors opter pour des isolants haute performance très fins, tels que les panneaux sous vide (PIV).
La pose par collage est recommandée pour ces panneaux afin de limiter la perte d’espace, qui peut atteindre 7 à 10 % autrement (soit près de 2 m² sur un studio de 20 m²). Cette méthode permet de concilier performance thermique et optimisation de la surface utile.
Remplacer les convecteurs électriques par une pompe à chaleur air-air optimise la performance énergétique
Les limites des convecteurs électriques
Les convecteurs électriques traditionnels sont très pénalisants pour le DPE du fait de leur forte consommation. Leur remplacement par une pompe à chaleur (PAC) air-air réversible constitue un levier majeur d’amélioration.
Les bénéfices importants de la PAC air-air
Cette solution réduit la consommation d’environ 12 kWh/m²/an, tout en augmentant le confort grâce à la climatisation d’été, un atout crucial dans les studios souvent dépourvus de systèmes de rafraîchissement. Financièrement, le coût se situe entre 7 000 et 9 000 € pour un studio, un investissement rentable qui permet souvent de grimper d’une classe énergétique, par exemple de F à E.
De plus, la substitution des anciens convecteurs par une PAC ne diminue pas la surface habitable puisqu’il s’agit d’un remplacement d’équipements existants, sans travaux lourds ni modification structurelle.

Optimiser le système d’eau chaude sanitaire avec un ballon thermodynamique adapté évite la surconsommation
Une part importante de la mauvaise notation des studios au DPE provient d’un calcul prenant en compte une consommation d’eau chaude sanitaire rapportée à une surface très réduite.
Souvent, les studios disposent d’un ballon d’eau chaude surdimensionné (150 litres) alors que 50 litres suffiraient, ce qui fait grimper artificiellement la consommation énergétique au mètre carré.
Opter pour un ballon thermodynamique de 100 litres, conçu pour les petites surfaces, peut réduire par cinq la consommation comparée à un chauffe-eau électrique classique, générant des économies annuelles d’environ 550 €.
Cependant, ce type d’équipement nécessite un volume suffisant pour son installation et génère un niveau sonore qui peut être problématique dans un studio sans pièce séparée. Le ballon thermodynamique gainé sur air extérieur constitue une option optimale, permettant d’intégrer l’appareil sans perte de surface habitable.
Installer des équipements de régulation énergétique pour maîtriser la consommation sans empiéter sur l’espace
Il est possible d’agir rapidement et à moindre coût pour améliorer la gestion de l’énergie dans un studio classé F, sans modifier la surface habitable.
Les équipements complémentaires suivants offrent des résultats concrets :
- Thermostats connectés programmables, pour adapter la température en fonction des horaires d’occupation.
- Robinets thermostatiques sur les radiateurs, permettant de contrôler la température pièce par pièce.
- Isolation des canalisations d’eau chaude pour réduire les pertes thermiques.
- Utilisation des fonctions « éco » des systèmes de chauffage pour éviter la surchauffe.
- Couplage avec un système de chauffage performant pour maximiser les gains énergétiques.
Ces mesures, peu coûteuses et simples à mettre en œuvre, sont très efficaces dans un petit volume où les variations de température impactent fortement le DPE.
De plus, grâce aux aides financières disponibles telles que MaPrimeRénov’ et les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), ainsi qu’à la TVA réduite à 5,5 %, une partie significative des coûts d’installation peut être prise en charge.