La taxe foncière est exclusivement due par les propriétaires et usufruitiers au 1er janvier
La taxe foncière est un impôt local annuel auquel sont assujettis uniquement les propriétaires d’immeubles, qu’ils soient utilisés pour l’habitation ou à des fins professionnelles. Cette obligation s’étend également aux usufruitiers, ces personnes qui exploitent un bien immobilier sans en être propriétaires. Les locataires ne peuvent en aucun cas être redevables de cette taxe, ni la voir répercutée dans leurs charges, ce qui sécurise leur situation contractuelle.
La date clé pour la détermination du redevable est le 1er janvier de l’année d’imposition. Ainsi, si vous vendez votre bien en cours d’année, vous restez responsable de la taxe foncière pour l’intégralité de l’année fiscale. Pour garantir une équité financière lors des transactions, un prorata est appliqué entre vendeur et acquéreur, calculé par le notaire en fonction de la date de la vente.
La base imposable de la taxe foncière repose sur le revenu cadastral ajusté par des abattements forfaitaires
Comprendre le revenu cadastral
Le cœur du calcul de la taxe foncière repose sur le revenu cadastral, une estimation théorique du loyer annuel que pourrait générer un bien immobilier. Pour les propriétés bâties, cet indicateur correspond à la moitié de la valeur locative cadastrale. Dans le cas des propriétés non bâties, un abattement forfaitaire de 20 % est appliqué sur cette même valeur.
Les critères d’évaluation de la valeur locative
La valeur locative cadastrale est déterminée à partir d’une surface pondérée, qui ajuste la surface réelle en intégrant plusieurs critères qualitatifs tels que le confort, l’état d’entretien, ainsi que les équipements particuliers (piscine, baignoire). La localisation géographique joue également un rôle essentiel dans ce calcul, car elle influence fortement la valorisation du loyer théorique.
Actualisation de la base fiscale
Fixée initialement en 1970 pour les bâtis et 1961 pour les non bâtis, cette base fiscale est actualisée annuellement avec l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) depuis 2018. Cette actualisation garantit une adéquation plus juste avec le contexte économique et immobilier actuel, même si une réforme en profondeur est en préparation pour corriger les disparités persistantes.
Le calcul final de la taxe foncière applique les taux votés localement aux bases d’imposition ajustées
Les taux d’imposition locaux
La charge fiscale finale dépend largement des taux votés par chaque collectivité territoriale : communes, intercommunalités et départements. Ces taux varient considérablement d’un territoire à l’autre, expliquant les écarts importants des montants de taxe foncière selon la localisation du bien.
L’application d’un coefficient de revalorisation annuelle
Outre les taux locaux, un coefficient annuel d’actualisation, basé sur l’IPC harmonisé, est appliqué à la base imposable pour prendre en compte l’évolution des prix à la consommation. Ce mécanisme permet d’ajuster en continu la valeur fiscale liée à la dynamique économique nationale.
Modalités de paiement
La taxe foncière est exigible en une fois à l’automne, la date habituelle de paiement étant fixée à la mi-octobre. Les propriétaires disposent d’un large éventail de moyens pour s’acquitter de cette charge : espèces, chèques, virements bancaires ou paiement numérique sécurisé via leur espace personnel sur le site des impôts.
La taxe foncière distingue propriétés bâties et non bâties avec des règles spécifiques pour chacune
Les propriétés bâties
La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) concerne les constructions fixes non déplaçables. Elle inclut les maisons, appartements, locaux commerciaux ainsi que les parkings ou encore certains bateaux amarrés à usage fixe.
Les propriétés non bâties
En revanche, la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) s’applique principalement aux terrains, qu’ils soient agricoles, carrières, marais, voies privées ou jardins. Le taux d’abattement forfaitaire y est moindre, fixé à 20 % contre 50 % pour le bâti, ce qui modère l’assiette imposable.
Les spécificités de calcul selon la nature du bien
Les critères d’estimation de la valeur locative diffèrent aussi en fonction de la catégorie foncière, intégrant les particularités d’usage et de nature du bien. Ces distinctions sont essentielles pour comprendre pourquoi et comment la taxe peut varier selon les types de biens détenus.

Des exonérations ciblées existent pour alléger la charge fiscale de certains propriétaires
Exonération pour logements neufs
Les logements neufs bénéficient d’une exonération totale de taxe foncière pendant deux ans à compter du 1er janvier suivant l’achèvement des travaux. Cette disposition favorise la construction neuve et l’investissement dans l’immobilier, sous réserve d’une déclaration spécifique auprès des services fiscaux.
Allégements pour personnes âgées et allocataires sociaux
Les personnes âgées de plus de 75 ans ayant des ressources limitées, ainsi que les bénéficiaires d’allocations sociales comme l’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées), l’AAH (allocation aux adultes handicapés) ou l’Asi (allocation supplémentaire d’invalidité), peuvent prétendre à des exonérations ou dégrèvements partiels, validant une politique sociale ciblée.
Exonérations pour terrains protégés
Certains terrains spécifiques, notamment ceux situés en zones Natura 2000 ou les terrains agricoles en production biologique, peuvent aussi bénéficier d’exonérations totales ou partielles de la taxe foncière, reconnaissant leur vocation environnementale ou agricole particulière.
Réforme à venir de la valeur locative cadastrale
Enfin, le projet de réforme, prévu entre 2026 et 2028, vise à mieux refléter la réalité économique et qualitative des biens. Cette réforme devrait instaurer une progressivité fiscale renforcée, où les logements les plus valorisés subiraient une hausse plus marquée, tandis que les biens les moins bien valorisés bénéficieraient d’un ajustement favorable.